Comment améliorer son élocution : conseils concrets et retour d’expérience
- Victor Ferry
- 20 mars
- 3 min de lecture
L’élocution est un aspect essentiel de la prise de parole en public, mais souvent mal compris. Beaucoup pensent qu’avoir une bonne élocution consiste uniquement à « bien articuler » ou à éviter les tics de langage. Pourtant, c’est bien plus profond que ça. Dans cet article, je vais vous transmettre les leçons que j’ai tirées de mon propre parcours et de mon expérience en rhétorique.
Pourquoi l’élocution est-elle un levier important, mais pas central ?
Avant d’entrer dans le vif du sujet, remettons l’élocution dans son contexte : celui des cinq grands piliers de la rhétorique classique.
1. L’invention : trouver de bonnes idées.
2. L’organisation : structurer efficacement son discours.
3. Le style : soigner la forme et le choix des mots.
4. La mémoire : maîtriser son contenu sans lire ses notes.
5. La performance : le geste, la voix, et… l’élocution.
L’élocution appartient donc au cinquième pilier, celui de la performance. Autrement dit, l’élocution est importante, mais elle est là pour sublimer un travail préalable sur les idées et leur organisation.
En clair : si votre message est clair et bien structuré, votre élocution sera naturellement meilleure. C’est ce qu’on retrouve dans la célèbre maxime de Boileau :
« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. »
L’importance de l’intention : « en avoir quelque chose à faire »
L’une des premières choses que j’ai apprises, et qui a changé ma relation à l’oral comme à l’écrit, c’est de prendre conscience de l’enjeu.
Quand on s’en fiche – que ce soit pour l’orthographe, la prise de parole ou la gestuelle – on laisse passer des maladresses et on banalise nos difficultés. Pendant longtemps, je croyais que mes problèmes d’élocution et d’écriture étaient liés à un simple handicap, alors qu’en réalité, je manquais surtout de motivation à corriger cela.
Le premier déclic est donc simple mais fondamental : accordez de l’importance à votre élocution, pas pour « paraître » mais pour mieux faire passer votre message et mieux incarner vos idées.
Premier levier : ralentir et poser sa voix
Beaucoup de problèmes d’élocution viennent de la précipitation. Plus vous vous sentez sous pression, plus vous avez tendance à vouloir expédier votre discours. Résultat : vous avalez des mots, vous butez, et votre message devient flou.
Le remède :
• Prenez votre temps.
• Marquez des pauses pour laisser respirer vos idées et votre public.
• Soyez à l’aise avec le silence.
En public, un silence est bien plus souvent interprété comme une preuve d’assurance que comme un signe d’hésitation.
Deuxième levier : clarifier ses idées par l’écriture
Rien n’améliore plus votre aisance à l’oral qu’un bon travail préalable d’écriture. Publier régulièrement sur un blog, sur LinkedIn ou sur un carnet personnel vous aidera à structurer vos idées et à les formuler plus précisément.
Je parle souvent de « îlot d’éloquence » : chaque fois que vous prenez le temps d’écrire et de formaliser une idée, vous vous constituez un petit capital d’aisance qui se manifestera naturellement à l’oral.
Troisième levier : lire à haute voix
C’est l’une des pratiques les plus efficaces, notamment pour ceux qui comme moi, ont eu des difficultés avec la lecture ou la diction dans leur jeunesse.
J’ai beaucoup progressé grâce à la lecture à haute voix d’histoires à mes enfants. Quand on lit à haute voix :
• On s’entraîne à découper clairement les mots,
• On travaille l’intonation et le rythme,
• Et on enrichit son vocabulaire.
Si vous n’avez pas d’enfants à qui lire, choisissez des grands discours ou des textes exigeants et lisez-les à voix haute en prenant soin d’articuler chaque mot.
Dernier conseil : apprivoiser le regard des autres
L’élocution souffre aussi parfois d’une forme d’inhibition sociale. Avoir peur d’être jugé pour un mot mal prononcé ou une hésitation, c’est normal. Mais à force de vous exposer et de vous désensibiliser à ces petits « accidents » de la langue, vous allez progressivement gagner en sérénité.
Et surtout, n’oubliez pas : même les meilleurs orateurs font parfois des erreurs. Ce qui compte, c’est de rester concentré sur l’essentiel : le message que vous voulez transmettre.
En résumé, pour améliorer votre élocution :
1. Décidez que ça compte pour vous.
2. Prenez votre temps à l’oral et marquez des pauses.
3. Clarifiez vos idées grâce à l’écriture.
4. Entraînez-vous à lire à haute voix.
5. Apprenez à relativiser les critiques. Cet article vous a plus? Vous pouvez nous aider à en faire toujours plus en devenant membre de notre association: https://aedci.s2.yapla.com/fr/espace-membres/adhesion/En tant que membre actif, nous vous offrons le droit à une formation gratuite par an à choisir dans ce catalogue.
Vous êtes par ailleurs encouragé à participer activement à nos actions (telles que le colloque et autres formats) qui visent à partager vos créations et à encourager les autres à le faire.
Comments